La situation problématique de l'économie de l'Afrique répond certes à de nombreux facteurs tels que le manque d'infrastructures, de compétences modernes, le parasitage des conflits avalant une bonne partie des richesses des pays, ainsi que la rapacité insatiable d'une majorité de nos dirigeants. Mais c'est dans le fonctionnement du système des dettes des pays africains colonisés par la France, que l'on trouve le facteur décisif de la constante morosité de l'économie africaine. Car malgré les rapports affichant des taux de croissance souvent à deux chiffres, la réalité sur les populations et leurs conditions de vie ne reflètent qu'une faible, voir aucune amélioration.
C'est pourquoi il faut revenir aux origines de ce marasme, au début des dettes. Après le fameux "non" de Ahmed Sékou Touré au référundum du 2 octobre 1958 proposé par le général De Gaulle, la République de Guinée obtient la première son indépendance. Paris et surtout De Gaulle qui a pris la volonté affichée de réelle liberté de la Guinée de Sékou Touré comme un affront, décide de plier bagages et quitter le pays en emportant tout ce qui était considéré comme "apport de la colonisation". Ainsi la France effectue le rapatriement de 3000 français dont les fonctionnaires, instituteurs, médecins, etc. Et ce qui ne peut être emporté est détruit. Les écoles, les crèches, les bâtiments de l’administration publique furent détruits. Les voitures, les livres, les médicaments, les instruments de l’institut de recherche, les tracteurs ont été écrasés et sabotés. Les chevaux, les vaches dans les fermes ont été tués. Et les nourritures entreposées furent brûlées ou empoisonnée.
Face à cela les autres leaders des pays africains voulant leur indépendance craignant la même chose dans leur pays ont cherché à trouver une solution avec la France. C'est ainsi que Paris après la proposition du premier président togolais Sylvanus Olympio, a imposé à ses anciennes colonies de payer un impôt annuel pour les "avantages obtenues grâce à la colonisation de la France".
Mais la somme demandée était si grande que 40% du budget du nouveau pays fut sacrifié à cet impôt.
Ensuite pour s'adapter à l'indépendance de ses anciennes colonies, fut ré-encadré le système du Franc CFA crée en 1939. Désormais les pays de la zone CFA devront mettre 85% de leurs réserves nationale à la banque centrale de France sous le contrôle du ministère des finances français. Les 15% restant servant à payer une partie de l'impôt colonial transformé en dette tout en assurant le fonctionnement de leurs administrations, et les besoins de leurs populations.
La France a tenu et tient encore les réserves nationales de quatorze pays africains depuis 1961 : Bénin, Burkina Faso, Guinée- Bissau, Côte-d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Congo-Brazzaville, la Guinée équatoriale et le Gabon. Pour plus d'informations le M.P.P.8 vous conseille [ http://www.mondialisation.ca/le-saviez-vous-14-pays-africains-contraints-par-la-france-a-payer-limpot-colonial-pour-les-avantages-de-lesclavage-et-de-la-colonisation/5369840 ]
Le 29 juillet 1987 à Addis-Abeba en Éthiopie trois mois avant son assassinat, le Capitaine Thomas Sankara, Président du Burkina Faso Révolutionnaire fait un discours historique en appelant l'OUA à se saisir du problème de la dette.
" Ceux qui nous ont prêté de l’argent, ce sont eux qui nous ont colonisés. Ce sont les mêmes qui géraient nos Etats et nos économies. Ce sont les colonisateurs qui endettaient l’Afrique auprès des bailleurs de fonds, leurs frères et cousins. Nous sommes étrangers à cette dette. Nous ne pouvons donc pas la payer. "
-MPP8-